Un peu d’histoire

Un peu d’histoire

Le cireur de chaussures nettoie et cire les chaussures de ses clients. Ce travail est traditionnellement celui d’un enfant de sexe masculin ou d’un vieil homme, muni d’un tabouret pour poser le pied du client, d’une brosse et de cirage. Dans les civilisations dites occidentales, ce rôle est de plus en plus considéré comme obsolète mais dans de nombreux pays à travers le monde, des enfants gagnent un salaire indispensable pour leur famille. Certains cireurs de chaussures offrent des services supplémentaires, tels que la réparation de chaussures, et le cirage d’effets en cuir.

L’ancêtre du cireur de chaussure est le décrotteur (petit métier appelé aussi « frotteur » ou « encaustiqueur »), qui brosse les bas, décrotte les chaussures et fait briller les boucles de souliers, ce qui trahit l’origine sociale du marcheur, les plus fortunés ayant un carrosse et un domestique qui emporte leurs souliers de rechange, les moins s’efforçant de tenir le haut du pavé.

Les décrotteurs parisiens au XVIIIe siècle sont connus pour leur devise « Passez payez ». Ils disparaissent au milieu du XIXe siècle lorsque les trottoirs se construisent et que les pavés se développent, d’autant plus que la mode des bas blancs cède le pas au pantalon et au soulier noir ainsi qu’à la robe sombre.

Pouvoir se faire cirer ses pompes assis dans un fauteuil, c’était rarissime en France, alors que c’est monnaie courante dans les pays anglo-saxons, au Japon, en Amérique du sud, en Afrique du nord…

France inter - décembre 2012
la question du jour : 
Le métier de cireur de chaussures a-t-il de l'avenir en France ?
France inter – décembre 2012
la question du jour :
Le métier de cireur de chaussures a-t-il de l’avenir en France ?

Certes, il y avait bien quelques initiatives. Au festival de Cannes, par exemple, les stars ne peuvent pas se passer de Daniel Vallera, surnommé « Messire », qui officie au Carlton.

Mais on passe à la vitesse supérieure avec la création de deux sociétés. « Les cireurs » : quatre cireurs déployés dans la région parisienne et à Lyon, dans les centres commerciaux, les magasins… La directrice, Sophie Viot Coster, espère créer 36 emplois en 3 ans. Elle a reçu une subvention des Hauts-de-Seine. Cela coûte 7 euros pour des boots, 5 euros pour des chaussures et 4 euros pour les enfants.

Autre société : « ShoeX-press.com », qui envoie des cireurs dans des soirées privées ou des manifestations professionnelles et qui propose l’enlèvement de vos souliers à domicile. Là, on est dans l’hyper luxe, pour les fous de chaussures. Mais Karim Achouchi, son créateur, affirme qu’il n’est pas facile de dire « je suis cireur de chaussures » quand comme lui, on a fait une école de commerce prestigieuse, l’ESSEC.

Un métier qui ne fait pas l’unanimité, donc, et qui rencontre une forme de réticence.

On peut même dire un tabou. En France, ce métier a des relents de colonialisme. Il ne nécessite pas de formation particulière. Cirer les pompes, au figuré, cela veut dire que l’on se met dans une position de soumission et de flatterie. Mais ce métier s’inscrit dans ces commerces qui se développent, souligne le sociologue Patrice Duchemin, ces petites unités de service et de proximité pour la réparation et l’entretien.

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